Le patient a droit au soulagement le plus rapide, le plus complet et le plus durable possible de sa souffrance, et ce, de la façon la moins envahissante qui soit. Je ne lui demanderai rien d’immoral, ni d’impossible. En contrepartie, il fera tout pour me rendre inutile aussi vite que possible.
Nicholas Cummings
Nous communiquons tout le temps, consciemment et inconsciemment
Dans les années 50, aux Etats-Unis, un nouveau courant de psychothérapie a fait son apparition grâce aux découvertes des sciences humaines et à de nouvelles manières d’envisager l’analyse des comportements humains.
Milton H. Erickson est le psychiatre de génie qui a donné à l’hypnose thérapeutique ses lettres de noblesse et ouvert la voie à d’autres chercheurs tels que Gregory Bateson, Yvonne Dolan, Virginia Satir, Steve de Shazer, Paul Watzlawick et bien d’autres.
Les thérapies brèves sont nées de leur opposition très nette face à la psychanalyse et aux années de cure thérapeutique exigées par cette école. On ne s’intéresse plus tant au pourquoi, aux causes du problème amené par la personne qui consulte qu’à sa résolution la plus rapide et la plus efficace. Le passé, les pulsions du ça/du moi/ du surmoi, la structure névrotique ou psychotique, la relation au père, à la mère n’est plus au cœur du travail thérapeutique. Même si bien évidemment les blessures du passé retiennent son attention, le thérapeute s’attache plus à découvrir comment et non pourquoi le problème est apparu et les symptômes perdurent dans la vie de la personne.
En une dizaine de séances, qui peuvent être espacées de plusieurs semaines, les changements sont rapides et durables.
On ne peut pas résoudre un problème avec le même type de pensée que celle qui l’a créé.
Albert Einstein
Si je fais continuellement ce que j’ai toujours fait, j’obtiendrai continuellement ce que j’ai toujours obtenu
Les thérapies brèves nous questionnent en tant qu’individu sur notre place et notre responsabilité au sein d’un système.
Ce système relationnel, qu’il soit familial ou non, est fondé sur la communication et les interactions. Soit les interactions à l’intérieur de nous-même, soit entre nous et notre entourage (conjoint, parents, enfants, collègues de travail, amis, voisins…).
Les techniques utilisées ont pour but de mettre à jour les boucles relationnelles conscientes ou inconscientes qui existent et apprendre à sortir de ce jeu relationnel souvent toxique et source de disharmonie.
Ce qui permettra de sortir de ces schémas répétitifs, de trouver de nouveaux comportements, de nouvelles manières de penser, d’ouvrir l’espace du possible afin de retrouver plus de choix et de flexibilité.
Les thérapies brèves sont alors orientées vers le problème et la solution.
Parfois, l’on se sent piégé, pris au piège de situations qui se répètent inlassablement. Et toutes nos tentatives pour en sortir semblent échouer les unes après les autres. L’on sait, l’on ressent bien quelle est la cause. Parfois l’on a déjà fait une psychothérapie, voire même une analyse pour tenter de comprendre. Et pourtant, connaître la cause/les causes n’a pas permis de sortir de ces cycles répétitifs !
Les thérapies brèves sont alors orientées vers le ‘problème’ et la ‘solution’ et recherchent avant tout à remettre en mouvement le comportement rigidifié pour entraîner le changement. En s’intéressant plus au ‘comment’ le problème est apparu et perdure plutôt qu’au ‘pourquoi’ de son existence et de sa persistance.
La prise de conscience n’est ni nécessaire ni suffisante lorsque l’on utilise ces outils. Bien entendu, elle peut apporter des réponses, faire taire des doutes, permettre des remises en question. Et cependant, de nombreuses prises de conscience ne permettent pas de faire disparaître les symptômes, d’entraîner des changements durables ni de résoudre la problématique.
L’hypnose Ericksonienne, la PNL, l’EMDR, la thérapie orientée solution, la thérapie narrative et les thérapies cognitivo-comportementales sont des thérapies dites brèves, toujours par opposition à la psychanalyse, où le pourquoi et les causes sont prédominants.